L’histoire de ce lieu accolé aux murs du château de Chantilly. Voici les vitraux que l’on peut y découvrir.

Vitraux

de la chapelle Saint Pierre-Saint Paul

La « chapelle de Vineuil » a été construite à la fin du 19ième siècle sur l’emplacement d’une ancienne grange.

En 1976 ces vitraux ont été créés et  installés par le maître verrier Courageux de Crève-Cœur Le Grand à la demande de Monsieur l’abbé F. Verté, alors curé de Vineuil Saint Firmin, ces vitraux remplaçaient des vitres blanches bordées d’un liseré de couleur.

Pour cette réalisation l’abbé Verté a fait appel à la générosité de certains habitants aisés de la paroisse, qui ont perpétué la tradition.

Ces vitraux représentent des allégories de la vie de saints, qui, pour beaucoup, sont en rapport avec le lieu ou avec les idées de certains donateurs. Ces vitraux modernes très colorés sont plus facilement compréhensibles en ayant quelques notions sur la vie des saints, c’est l’objet de ces quelques lignes.

Depuis 2010 cet édifice est fermé, le sol constitué de plancher sur sable et plaques de ciment armé risque de s’effondrer, l’armature des plaques s’étant oxydée.

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Saint Pierre( †vers 64 à Rome)  Apôtre.

Considéré comme le premier pape :

Fête le 29 juin

Il ouvrit, avec St Paul, l’Eglise à tous les païens en les dispensant des rites de l’ancienne loi – la circoncision en particulier.

Le vitrail représente le martyre que  subit St Pierre sous le règne de l’empereur Néron, où il fut crucifié la tète en bas à Rome, selon la tradition. Il est entouré des symboles des quatre évangélistes, le lion : St Marc (en bas à gauche) – le visage d’homme : St Mathieu (en haut à gauche) – l’aigle : St Jean (en bas à droite) – le taureau  : St Luc ( en haut à droite).

La « maison St Pierre » avec l’une des « sept chapelles » jouxte la chapelle actuelle.

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Saint François de Sales 1567 / †28-12-1622

Saint patron des journalistes

Fête 24 janvier

Fondateurs des « Visitandines »  ( prémices des « filles de la charité »voir vitrail de Sainte Louise de Marillac – à côté )

Fils du marquis de Sales, il naît au château de Sales en Haute Savoie, laquelle à l’époque ne fait pas partie du royaume de France. Il commence ses études à Annecy, brillant les poursuit à Paris et les termine à Padoue.

Il est ordonné prêtre en décembre 1593 à Genève,

C’est l’époque où l’Eglise, suite au concile de Trente, se lance dans le grand mouvement de la Contre-Réforme. On lui confie l’évangélisation du « Chablais ». Il entreprend d’écrire des lettres personnelles aux gens qu’il ne peut atteindre, fait appel à l’imprimerie pour éditer des textes qui sont placardés et distribués. Ces périodiques sont considérés comme les premiers journaux catholiques du monde. C’est pourquoi François de Sales est le saint patron des journalistes.

En 1610, il fonde la Visitation Sainte Marie avec Jeanne de Chantal, « Les Visitandines », fondation originale destinée à accueillir  les femmes de santé fragile et les veuves désirant vivre la vie religieuse.

Monsieur Amaury,  qui résidait à Vineuil,  patron de la grande presse (le Parisien) est l’un des « sponsors » important de ces vitraux

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Sainte Louise de Marillac 1591 / †15/03/1660

louisedemFondatrice de « sœurs de Saint Vincent de Paul » Fête le 15 mars.

Louise de Marillac « fille naturelle » (sa mère n’est pas connue) de Louis, nièce du chancelier Michel de Marillac et du maréchal Louis de Marillac, naquit le 12 août 1591, à Ferrières-en-Brie ( ?) où elle fut baptisée. Louise fut mise quelques temps en pension chez les Dominicaines du monastère royal Saint-Louis de Poissy (1602) . Elle fut ensuite confiée à un petit pensionnat, chez une bonne fille dévote, avec d’autres demoiselles. Le 6 février 1613, on lui fit épouser, à la paroisse Saint-Gervais de Paris, un secrétaire des commandements de Marie de Médicis, Antoine Le Gras.

Après la mort de son mari (1625), Elle s’installa rue Saint-Victor, tout près du collège des Bons-Enfants que Mme. de Gondi venait de donner à Vincent de Paul. Il employa Louise dans les Charités, ces groupements de dames et de filles pour l’assistance des malades dans les paroisses et les visites à domicile. En 1628, lorsque son fils fut entré au séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Louise se consacra entièrement aux œuvres et Vincent de Paul la chargea de surveiller les Charités, de modifier leur règlement et de visiter celles des provinces. C’est ainsi que naquirent les Filles de la Charité. Elle fut canonisée par Pie XI (11 mars 1934) .

En 1647 à Vineuil (st Firmin) une Charité fut créée par Charlotte de Montmorency, mère du Grand Condé, sous la direction de Vincent de Paul et de Louise de Marillac. Cette Charité, située « rue des soeurs », fut transférée en 1711 à Chantilly où elle devint « Hospice Condé » et « Hôpital de Chantilly ». Successivement agrandis et transformés, les bâtiments sont utilisés, aujourd’hui, comme logements sociaux et maison de retraite.

Le vitrail symbolise Louise de Marillac et la représente en fille de la Charité avec les cornettes, elle enjambe une clôture de monastère symbolisant que l’action des Filles de la Charité est dans le monde.

Selon Vincent de Paul les filles de la Charité devaient avoir  « pour monastère une maison de malades, pour clôture l’obéissance, pour grille la crainte de Dieu, pour cloître les rues de la ville ou les salles des hôpitaux ». Ce qui à l’époque allait à l’encontre des orientations de la hiérarchie de l’Eglise, qui considérait que les couvents de femmes devaient être cloîtrés, et il y eut l’opposition de certains évêques.

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 Vitrail AnneSainte Anne

– Ste Anne est la sainte patronne de Bretagne

Fête le 26 juillet

Les textes canoniques ne font pas mention d’elle.

Ce sont les textes apocryphes (Proto évangile de Jacques) qui nous révèlent son nom « Anne » et celui de son époux « Joachim » et nous apprennent qu’ils  étaient les parents de la Vierge Marie, mère de Jésus.

C’est le prénom du grand Connétable Anne de Montmorency l’un des grands seigneurs de Chantilly

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Saint Hubert   ?? / †30/05/727

hubertLe saint patron des chasseurs.

On l’invoque contre la rage.

Fête : 3 novembre

Né vers le milieu du VII ième siècle, Hubert n’apparaît dans les documents que lorsqu’il est nommé évêque de Tongres et de Maastricht, vers 705. Plus tard, il transfert son siège à Liège, dont il est le premier évêque en 722, et évangélise la région des Ardennes.

Vers le XI ième siècle, la légende, se mêlant à un peu de réalité s’empare de son histoire. Fils d’un duc d’aquitaine, on le dit apparenté à Charles Martel, il aurait connu « les folles joies de la vie mondaine », aurait épousé Floribanne, fille du Roi Dagobert…Alors qu’il chasse un Vendredi saint, il rencontre un cerf gigantesque entre les bois duquel brille un crucifix et l’animal lui dit :

« Au lieu de chasser un jour pareil que ne fais-tu pénitence et ne vas-tu prier, misérable ! »

Dés lors, Hubert réforme sa vie, a une conduite exemplaire, puis succède à Saint Lambert évêque de Tongres et de Maastricht

 Le vitrail représente l’apparition du cerf avec le crucifix entres les bois ( en haut à gauche ). Un visage ébloui , aveuglé ( en haut à droite ).On remarquera « l’auréole » de lumière  de cette apparition qui contraste avec cette atmosphère  verte, un peu inquiétante, qui l’entoure.

Dans les forets de la région la vénerie a toujours était à l’honneur.

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Vitrail magdelene Saint Marie Magdeleine

– Marie Madeleine !  Qui est – elle ?

Fête : le 22 juillet

Magdala autrefois Taricheae c’est le nom d’une cité de terre Sainte au bord du lac de Galilée, dont il ne reste que des ruines.

Sous le nom de Marie Madeleine la tradition latine ne distingue pas  trois femmes dont la personnalité est fort différente :

– Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare

– Marie de Magdala

– La pécheresse

Après l’Ascension du Christ Marie Madeleine serait arrivée en Provence avec sa sœur Marthe et son frère Lazare et ils auraient converti à la foi chrétienne de  très nombreuse population.

Elle se serait retirée du monde et aurait vécu dans la grotte de la Sainte – Baume durant trente ans. Elle serait morte à Aix en Provence. Cette hagiographie est apparue au XI ième siècle lorsque les bénédictins de l’abbaye de Vézelay ont annoncé que les reliques du corps de Sainte Marie Madeleine étaient arrivées chez eux.

Le vitrail fait allusion à la scène de l’onction de parfum. On remarque cette silhouette admirative, tournée vers le haut,  dans un mouvement voluptueux  de cheveux…

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Sainte Geneviève             genevievevers 420 – † vers 500

Sainte Patronne de Paris

Fête le 3 janvier

Son biographe décrit la vie de Sainte Geneviève quelques siècles après sa mort : Très jeune elle fut remarquée pour sa piété. Geneviève fait construire la première basilique de saint Denis. Alors qu’elle visite de nuit le chantier avec ses compagnes, le vent éteint le cierge qui éclairait le chemin du petit groupe. Geneviève prend le cierge qui se rallume aussitôt et sa flamme résiste à toutes les bourrasques.

Quand en 451 Attila se rua sur la Gaule, elle persuada les Parisiens de ne pas fuir. Son biographe écrit «  Les femmes se laissèrent assez vite persuader ; quant aux hommes, elle leur répétait qu’ils ne gagneraient rien à fuir, les lieux où ils comptaient se réfugier devant être sûrement dévastés, tandis que Paris serait sûrement préservé. » Ces prévisions se vérifièrent.

On prétendit que la défaite d’Attila était due à sa prière.

 Le vitrail fait allusion à la scène du cierge qui devient le flambeau de Paris. La silhouette blanche et bleu symbolise la virginité des jeunes filles consacrées.

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Saint Jean     ?? /  † vers 100

Apôtre et Évangéliste.

Saint Patron des théologiens et des libraires.

Fête le 27 décembre

Après la dispersion des apôtres, il part pour l’Asie mineure et se fixe à Ephèse, où Marie, mère de Jésus, le suit.

Il aurait été arrêté, jeté dans l’huile bouillante, il en serait sorti indemne. Exilé sur l’île de Pathmos il y aurait rédigé l’Apocalypse, puis à la faveur d’une amnistie, revenu à Ephèse il aurait écrit son évangile.

Le vitrail, très coloré, très dynamique, évoque la personnalité de Saint Jean, telle que la tradition nous la transmise et suggère les symboles qui s’y rattachent (l’aigle). 

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Vitrail Francois-daSaint François d’Assise 

1181ou1182  –  †3/10/1226

Fête le 4 octobre

De tous les saints, François d’Assise est celui dont la vie a donné naissance au plus grand nombre d’ouvrages, d’images, d’études et de commentaires.

Né à Assise en 1182, il est le fils du riche marchand de drap Bernadone. Il est baptisé du nom de Jean mais sa mère étant provençale et son père séjournant souvent en France, il reçoit le surnom de Francesco qu’il conservera et qui sera après sa mort l’un des noms de baptême les plus répandus. Après une jeunesse quelque peu dissipée, il se convertit vers l’âge de vingt-cinq ans et mène à la lettre la vie évangélique. Ayant renoncé au riche héritage paternel, il devient le Poverello, celui qui comme il disait, avait épousé « Dame Pauvreté ».

Il fait trois tentatives pour aller prêcher en terre d’Islam.

Le Christ crucifié lui apparaît, des plaies du sauveur s’échappent des rayons qui viennent imprimer des stigmates dans sa chair.

On lui doit l’invention des crèches.

Ce vitrail est une allégorie de St François prêchant aux oiseaux. Une silhouette recueillie, en robe de bure, surmontée d’un visage barbu entouré d’oiseaux, peut-être que quelques  poissons écoutent (traces bleues en bas du vitrail).

 

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 Vitrail BernardSaint Bernard

1090/91   /    20/08/1153

Fête : 20 août

Bernard naquit à Fontaines-lès-Dijon; ses parents appartenaient à la haute noblesse de la Bourgogne. Selon la légende sa mère enceinte aurait rêvé qu’elle mettrait au monde un chien blanc, qui aboie contre les ennemis de Dieu.

C’est vers sa vingtième année que Bernard conçut le projet de rentrer dans les ordres; il réussit en peu de temps à faire partager ses vues à tous ses proches. Sa force de persuasion était telle, que bientôt « il devint, dit son biographe, la terreur des mères et des épouses; les amis redoutaient de le voir aborder leurs amis ». C’est donc accompagné d’une trentaine de jeunes gens que Bernard, en 1112, entra au monastère de Cîteaux, qu’il avait choisi en raison de la rigueur avec laquelle y était observée la règle.

Trois ans plus tard, en 1115, ses supérieurs n’hésitaient pas à lui confier la conduite de douze religieux qui allaient fonder une nouvelle abbaye, celle de Clairvaux, qu’il gouverna jusqu’à sa mort. En 1128  l’ « Ordre des Templiers » reçut sa règle au concile de Troyes, et c’est Bernard qui, en qualité de secrétaire du concile, fut chargé de la rédiger. Bernard parcourt la France, l’Italie, l’Allemagne. Par ses vertus éminentes, il devient en quelque sorte « le centre de l’Europe et de la Chrétienté », l’arbitre incontesté de tous les conflits.
A Vézelay en 1146 Bernard prêche la croisade (la deuxième), tous les assistants se précipitèrent pour recevoir la croix de ses mains. Bernard parcourut alors les villes et les provinces, prêchant partout la croisade. Vers le milieu de l’année 1147, les « croisés » français et allemands se mettaient en marche pour cette grande expédition, qui, pour des causes multiples, allait aboutir à un désastre.

Dans le vitrail on voit du dessus cette silhouette en bure brune, les bras étendus prêchant qui s’inscrit dans une ogive gothique, rappel de l’abbaye de Clairvaux. Au pied cette forme blanche, peut-être le chien blanc. Au bas du vitrail des attributs riches, que Bernard rejetait.

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